- Découvrez tous nos cours photo sur cours-photophiles.com et en vidéo sur notre chaine YouTube !

Louis Stettner

Par Roland Quilici

photographie

« Pour moi, la photo, la sculpture et la peinture sont indissociables et participent de ma vision de ma vie. Mon souhait est d'apporter aux autres des émotions riches et des moments de vie exceptionnels» Louis Stettner

Louis Stettner est né à Brooklyn, un des 5 "boroughs" composant la ville de New York, le 7 novembre 1922, dans une famille juive, qui compte quatre garçons. Son père, Max Stettner, exerce la profession d’ébéniste. Originaire de la ville de Chernovtsy, (Bucovine), il a émigré aux États Unis en 1907.

Louis Stettner écrit: "I was born in a country where everybody does everything the hard way, while advising each other to be cool”.

« Je suis né dans un pays où tout le monde fait les choses de manière difficile, alors que chacun vous invite à prendre la vie du bon côté ».< /o:p>

My way of life, my very being is based on images capable of engraving themselves indelibly in our inner soul’s eye.

« Ma philosophie de vie est basée sur des images qui peuvent laisser une traces indélébiles dans nos âmes. »

I have no great confidence in the spoken or written word, both of which strike me as being nebulous or capable of making almost anything suspiciously explainable and clear (poetry excepted)”.

« Je n'ai pas grande confiance dans le verbe, parlé ou écrit ; ces deux formes d'expression me frappent comme étant soit nébuleuses soit capables de rendre à peu près tout suspicieusement explicable et raisonnable (exceptée la poésie). »

De 1928 à 1938, Louis fait ses études au lycée Abraham Lincoln High School. A l’âge de treize ans, son aventure avec la photographie débute par la lecture d’un article dans un magazine de photographie signé du photographe Paul Outerbridge. Ce dernier décrit la façon dont on peut interpréter le monde et exprimer se s sentiments, ce qui lui donne envie de s’essayer à cette pratique.

« I was twelve or thirteen at the time and realized that the camera could become my personal language for telling people what I was discovering, suffering, or immensely joyous about ».

« J’avais douze ou treize ans, lorsque j’ai réalisé que l’appareil photographique pouvait devenir mon langage personnel, pour dire aux gens, ce que je découvrais, de mes souffrances, ou des choses qui me rendaient immensément joyeuses. »

1935, il reçoit en cadeau un appareil photographique « Brownie », de ses parents.

Il découvre les photographies d’Alfred Stieglitz, et de Weegee.

Son père lui apprend à fabriquer des tables et des chaises, et avec l’argent ainsi gagné, il peut exercer se qui se révèle rapidement une passion.

La fréquentation du Metropolitan Museum, et de ses collections de photographie, en particulier, lui font découvrir la photographie Américaine.

A 18 ans, au lieu d’attendre d’être appelé, il s’engage à l’armée, dans le Signal Corps. Concerné par l’esthétique, et plus artiste que soldat, il est néanmoins confronté à se battre de 1941 à 1945.Il demande à être formé comme photogr aphe, et se retrouve dans le Missouri, affecté à la réparation des radios. Peut de temps, après avoir fini cette formation, une possibilité de formation universitaire lui vaut d’être transféré à l’université de Princeton, ou il passe neuf mois d’études dans la spécialité d’ingénieur.

photographie

Il se retrouve ensuite en partance pour la nouvelle Guinée dans un bataillon qui envahit l’île de Mindoro, au Philippines. Il photographie de tragiques événements avec la 32 é division d’infanterie, près de Bagio. Plus il se rapproche du front, et plus il éprouve des difficultés à prendre des photos des soldats, tellement ceux-ci sont enterrés, pour passer le plus inaperçu possible. Malgré les risques nombreux inhérent à sa fonction de photographe, il survie, avec la conviction d’être protégé par une bonne étoile, qui veille sur son destin.

Il a 21 ans, à la fin de la guerre, et focalise son attention, sur « la vie quotidienne », avec ses joies et ses problèmes, avec le sentiment que la vie est une chose infiniment précieuse.

En juillet 1946, à 24 ans, il décide de faire un voyage à Paris, pour trois semaines. La vie, dans la capitale n’est pas facile, le pain y est encore rationné. La découverte de la marche autour de cette ville de lumière de bon matin, ou a la tombé du jour, devient son passe temps favori.

La Photo League le commissionne pour rassembler des clichés des photographes Français, en vue d’une exposition à New-York. C’est ainsi, que Brassaï, Willy Ronis, Robert Doisneau, Edouard Boubat, Izis, Masclet et d’autres voient leur travail présenté pour la première fois outre Atlantique.

Aujourd’hui, on oublie, que la photographie dans les années cinquante et soixante, n’était pas reconnu par l’establishment.

A cette époque, il n’existait pas de galerie ou l’on expose de la photographie, et les musées présentaient=2 0rarement des images sur leurs cimaises, car les collectionneurs se comptaient sur les doigts de la main.

En 1947, il étudie auprès de la célèbre école de photographie New-Yorkaise appelé la Photo League. Grâce à cette école, la reconnaissance de la photographie française a été encouragée, par des photographes, qui en étaient les responsables, tel

Sid Grossman (1913-1955) qui cofonde la League avec Sol Libsohn, en 1936.

1951, son travail est présenté lors de la célèbre exposition

« Film und Foto » de la « Subjektive Fotografie » à Berlin, en Allemagne.

Il voyage dans plusieurs pays européen de 1952 1971, notamment à Paris, en Grèce, en Espagne, au Portugal, et en Hollande.

Devenu photographe indépendant, il collabore auprès de Life, Time, à Paris-Match, Fortune, Du, ainsi qu’au National Geographic.

En 1951, il obtient le premier prix Life des jeunes photographes, dont Edward Steichen est membre du jury.

De 1952, à 1956, il poursuit des études à Paris, à l’IDHEC, (institut des Hautes études Cinématographiques), ou il obtient un diplôme de cinéma et de photographie.

Il réalise un film documentaire de fin d’étude sur la fête foraine, sur une musique de Léo Ferré.

Ses photographies sont présentées à la « Limelight Gallery » de New York en 1954.

Il exerce comme photographe indépendant à Paris, jusqu’en 1962, puis à New-York de 1965 à 1970.

1972 à 1974, il réalise une série de portraits de travailleurs, notamment des mineurs, qui donnent lieu à un très beau livre.

1981 à 1984, il se consacre à photographier des natures mortes, des paysages, et des nus.

Il exerce également comme enseignant à l’université de Long Island de 1973 à 1979.

1990, il décide de s’installer à Paris, au côté de sa femme Janet.

On peut féliciter la commissaire d'exposition de la base sous-marine de Bordeaux pour avoir organisé une rétrospective à cet artiste.

En attendant, qu’Annie -Laure Wannaverbecque, ou Marta Gili, nous fasse le plaisir de faire venir cette exposition, il reste le catalogue de l'exposition et le très beau livre : "Wisdom cries out of the Streets "édité chez Flammarion, en 1991.

On peut également admirer et découvrir le travail de Louis Stettner sur son site Web www.loustettner.com

 

"Petit Discours pour le Vernissage de l'expo de Bordeaux"

« Chers citoyens du monde. C’est un grand plaisir de vous voir ici dans cette belle et majestueuse ville de Bordeaux. Si je me permets de vous adresser si globalement, c’est parce que mon ami Jean-Claude Borgel m’a désigné comme une nouvelle espace ou catégorie : franco –américain comme Obama est Afro-américain. Alors je me donne la liberté de nous mettre tous plus fraternellement ensemble.

Nous savons tous que ce lieu d’exposition est un endroit historique. Ici, le fas cisme après avoir conquis toute l’Europe a voulu dominer le monde. Alors , je considère comme juste, même nécessaire, vital, que je dédie mon exposition à la mémoire de tous ceux qui ont lutté, souffert, ou ont été victimes du fascisme. Si on ignore par oubli, tout l’honneur, la noblesse et grandeur de leur sacrifice sera vain. En plus, si on considère les racines du fascisme, certainement le désespoir économique ont facilité leur monté au pouvoir.

Ce bâtiment doit rester toujours comme un monument, afin que le fascism ne revienne pas.

Je voudrais exprimer mon appréciation à la générosité du peuple Bordelais pour avoir rendu cette exposition possible, aussi aux personnes de cette base qui l’ont installé avec un grand enthousiasme, aux personnes de Casta Diva pour leur catalogue remarquable et Michel Posto pour son magique culinaire. Surtout à mon amie et impresario, Chantal Meillan, qui est à l’origine de cette rétrospective. Je sais que nous, les artistes, avons la réputation d’être un peu farfelu, tellement absorbé par notre travail que nous ne savons pas exactement ce qui se passe dans le monde autour de nous. Balzac nous donne un portrait d’un peintre qui révèle le contraire: la solitude et l’isolation de son travail qui le sépare du monde lui donne le temps pour une réflexion valable sur ce qui se passé vraiment autour de lui. Mais dans un sens, il y a un grain de vérité dans cette idée conventionnelle de l’artiste. En général la qualité de notre travail vient avant les considérations financières. Je suis sûr que les meilleurs vignerons pensent aussi comme nous. C’est une donnée primaire que le progrès humain avance par les résolutions de contradiction. Vous, le peuple bordelais, avez montré une capacité géniale pour ça. Bordeaux à réputation pour ses magnifiques accomplissements du passé, aussi pour le commerce des esclaves et simultanément pour la plus grande spiritualisation humaine de la nature au monde. Avec amour, une longue patience, avec l’obsession et obstination des grands alchimistes, vous avez créé, arrachez de la nature une substance qui permet aux êtres humains de toucher l’éternité…naturellement le vin. Mais le progrès se fait toujours en surmontant les contradictions pour arriver à une société plus humaine et juste. J’espère que cette exposition sera une modeste contribution en cette direction. Oui, la vie nous donne à tous un fardeau tragique à porter,0Amais la vie n’est pas responsable pour nos problèmes de famille. Nous n’avons pas encore réglé l’essentiel de vivre en paix et cœur ouvert entre nous. La grande contradiction, cette même vie est énormément riche avec possibilités et joie à l’infinie.

Chers citoyens, soyez les bienvenus. »

Louis Stettner Base sous-marine Bordeaux, vendredi 6 Février 2009.

Le site Web de Louis Stettner: www.loustettner.com

Image 1 : Copie d'écran du site web de Louis Stettner
Image 2 :
Copie d'écran du site web de Louis Stettner

Pour en savoir plus sur l'auteur de cette rubrique :

Chronique par Roland Quilici
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Au service de la photographie depuis 2001