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Pierre Mairé

Pierre Mairé


www.pixaile.com et www.pixaile.net


Par : Frédéric Brizaud


La photographie aérienne prend son envol…
Le marché de la photographie aérienne s'est démocratisé. En effet, ce type de photos est utilisé pour l'observation de l'environnement, le développement agricole, le tourisme… mais aussi par des particuliers qui souhaitent obtenir une prise de vue originale de leur maison ou domaine. Pierre Mairé s'est adapté à cette demande en développant une technique économique et efficace. Il nous en dit plus…


Vous êtes un photographe professionnel spécialisé dans la photo aérienne et pour réaliser vos clichés vous utilisez une technique un peu particulière, pouvez-vous nous en dire plus?


photographieJ'utilise pour mes prises de vues aériennes le plus petit, le plus léger et le plus lent des aéronefs : le parapente motorisé, dit encore paramoteur ; la technique de pilotage est approximativement la même qu'en parapente.


Comment vous est venue cette idée?


J'ai été parapentiste durant 12 ans à La Réunion et faisais déjà quelques photos, épisodiquement, pour le plaisir. De retour en Poitou, faute de pentes suffisantes, j'ai été contraint de m'affubler d'un gros ventilateur dorsal pour voler, et ai pu ainsi photographier la plupart des châteaux, moulins et autres monuments, très nombreux ici. Les scènes de la vie agricole sont aussi un sujet que j'aime cadrer, pour leur graphisme quelquefois étonnant.

J'ai réalisé que le paramoteur est l'outil d'avenir si on veut populariser et développer l'usage de la photo aérienne, qui, jusqu'à maintenant, a toujours été une pratique très onéreuse.


Peut-on utiliser tout type d'ULM ou faut-il un aménagement spécifique? A part l'aspect financier, y a-t-il d'autres avantages à utiliser un ULM plutôt qu'un avion?


photographieA l'instar de l'avion ou l'hélicoptère, l'U.L.M. classique, qu'il soit pendulaire ou trois axes, nécessite pour de bons cadrages une équipe de deux personnes se connaissant très bien : le pilote et le photographe. De plus, il doit décoller d'une base ou aérodrome proche, ce qui limite les possibilités en milieu rural ou quand on veut agir "au pied levé". Il s'avère à mes yeux que le paramoteur est le type d'U.L.M. le plus adapté à la prise de vues aériennes intensive à basse altitude en raison de sa lenteur (30 km/h) et de sa grande maniabilité que seul l'hélicoptère peut dépasser, ainsi que le balai d'Harry Potter...

Le champ de vision offert est inégalé puisque le photographe, sous son aile, n'est pas gêné par celle-ci. En outre, et c'est là un autre point fort de cet appareil, la sécurité des populations survolées est maximale, si on compare ce parachute volant à tout autre aéronef motorisé, certes moins fréquemment sujet aux pannes-moteur, mais bien plus lourd et plus rapide, impliquant de gros dégâts humains si une panne survient en agglomération. Ce risque de panne-moteur, si faible soit-il, n'est jamais nul... et le paramoteur n'est pas destructeur pour les zones sous-jacentes dans cette éventualité.

photographieCet appareil de 30 kg, qui se transporte dans une voiture et décolle de tout pré dégagé, permet d'obtenir des prises de vues en toute période non venteuse (car c'est là sa principale limite) ; la légèreté du matériel autorise une organisation simple et des temps de réaction très courts. Son coût à l'heure de vol est le plus bas qui soit : il est très économique pour la prise de vues aériennes en grand nombre. C'est l'outil idéal pour la photo aérienne qui devient alors accessible : dans la plupart des cas, point n'est besoin d'un aéronef lourd et coûteux pour transporter un appareil photo d'un kilogramme!

Cela dit, il faut souligner que la législation actuelle interdit les survols urbains aux paramoteurs, même à des fins photographiques exceptionnelles : aussi aberrant que cela puisse paraître, seuls les hélicoptères sont autorisés à pratiquer la photo aérienne à basse altitude en agglomération.


Cette pratique est-elle dangereuse? et avez-vous des conseils à donner aux photographes qui souhaiteraient vous imiter?


Le vol, qu'il soit libre ou motorisé, est certes une activité à risque d'accidents, notamment si les contre-indications formelles au vol ne sont pas respectées, au premier rang desquelles je citerais le vent fort, c'est à dire, pour moi, supérieur à 20 km/h. C'est peu et cette limite est contraignante, voire quasi-rédhibitoire si on cherche à respecter un délai dans des régions fréquemment ventées.

photographiePar vent faible, le risque d'accident diminue... vertigineusement ; il est alors dominé par l'inexpérience des pilotes débutants, d'où l'intérêt d'une très bonne formation. En tout cas, ce sont toujours les erreurs du pilote qui sont en cause dans les accidents : en utilisation normale avec une aile de parapente, on n'a jamais vu de rupture "spontanée" de voilure. Quant au moteur, s'il tombe quelquefois en panne, cela n'a guère d'importance si on a un petit endroit où se poser ; là, l'expérience du vol libre (parapente non motorisé) est à mes yeux indispensable.


Où peut-on voir votre travail ? (Livre, expo, site Internet… etc.)


Je n'ai jusqu'alors exposé mes clichés qu'ici, en Poitou-Charentes ; quant à l'édition... cela viendra peut-être si un sujet intéresse des éditeurs. Pour l'heure, je mise davantage sur Internet pour me faire connaître dans le domaine de la photo aérienne (Sites web : www.pixaile.com et www.pixaile.net).

 

Chronique par Frédéric Brizaud

Site : www.photophiles.com

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Au service de la photographie depuis 2001