Par Vincent Villano
Elisabeth « Lee » Miller
Dans le cadre du mois de la photo, une exposition était consacrée à Lee Miller au « Jeu de Paume » à Paris. Nombre d'entre nous n'ont sans doute pas pu aller voir cette exposition qui s'est achevée le 4 janvier dernier.
Qui était Lee Miller ? Née alors que le vingtième siècle n'avait que 7 printemps à son compteur, décédée en 1977. Et entre ces deux dates ? Une vie ? Non, 10 vies, cent vies... Mannequin, portraitiste, photo-journaliste... Lee Miller fait rêver : une enfance sordide (violée par un proche ? Photographiée nue par son père), une beauté hitchcockienne, une égérie pour les artistes, icône, photographe puis un plongeon dans l'horreur de la seconde guerre mondiale.
Lee Miller était très belle. Plongée très tôt dans la photographie, elle pose pour les plus grands. En 1929, elle s'installe à Paris, devient la muse et la compagne (ça va souvent ensemble..) de Man Ray avec qui elle invente le procédé de la solarisation. Pendant cette période, elle fréquente aussi Picasso et Eluard de qui elle est amie, joue dans un film de Cocteau mais devient surtout une brillante photographe surréaliste. Période intense mais de courte durée puisqu'elle retourne à New-York en 1932.
Retour en Europe à la fin des années 30 en provenance d'Egypte et en 1940, Lee Miller travaille à Londres pour le magazine « Vogue ». 1942 : un tournant dans sa vie, qui peut surprendre eu égard au milieu qu'elle fréquentait jusqu'alors, elle devient correspondante de guerre et sera ainsi amenée à suivre l'avance des forces alliées, du débarquement en Normandie jusqu'aux camps de la mort.
La photographe découvre d’abord celui d’Ohrdruf. Face à l’immensité de l’horreur, comment témoigner ? Mais elle s’inquiète des réactions de « Vogue »: « Je sais que vous ne montrerez pas mes clichés ». Puis elle arrive à Buchenwald quelque temps après alors que beaucoup de choses ont été remises en ordre. Ses photos ne témoigneront pas d'une vérité historique mais impressionneront l'Amérique.
Après guerre, Lee Miller se consacre à son travail pour « Vogue » mais sa carrière photographique n'ira pas plus loin, elle abandonne la photo en 1948.
Pour en savoir plus : « Les vies de Lee Miller » de Antony Penrose
Références des illustrations :
Visuel 1 : Lives of Lee Miller de Antony Penrose
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Chronique par Vincent VILLANO
Site Internet : artsurcour.fr