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Grégoire Eloy

WIZOWA Impressions d'Est
De Grégoire ELOY


L'élargissement de la communauté européenne et notamment les pays de l'extrême Est  sont devenus les territoires de prédilection de Grégoire Eloy. Il porte un regard singulier sur la mémoire collective et les traces de l'histoire dans cette région de l'Europe. La série présentée en noir et blanc joue du contraste ténébreux ce qui met l'accent sur la dureté de l'environnement et des conditions de vie. La préoccupation de l'artiste n'est pas de s'accabler, il cherche humblement à signaler et signifier que des gens sont littéralement abandonnés à un sort qu'ils n'ont pas forcément décidé.


Le choix de Grégoire Eloy est très pointu et courageux. Un jour, seul, il décide de prendre ses affaires, sans oublier son appareil photo et de partir vers ces pays lointains qui dessinent de nouveaux contours à l'Europe. En France, les médias en parlent très peu, y aller en solitaire l'hiver relève du défi. De ce fait, ces régions ne le quittent plus de l'esprit, il y retourne régulièrement dès qu'il a réfléchi à ses nouveaux objectifs. Cette démarche artistique est nécessairement viscérale comme un besoin vital, une recherche d'un absolu. Dans son périple, il sillonne les ex-républiques soviétiques des pays baltes au Caucase. Sans contrainte, ni impératif, il aiguise avant tout une vision du monde peu classique où le thème de l'oubli est quasi systématique.


La série de photographies en noir et blanc est très dense avec des contrastes soutenus pour dire l'insoutenable tout en gardant une confiance en l'humanité. Même si un homme  trône sur un tas d'ordure immonde, l'humain est traité avec dignité. Parfois une silhouette sombre, fragile apparaît ou surgit d'une lumière blafarde  presque aveuglante. Le paradoxe de la nature fait naître sous le regard de Grégoire Eloy des paysages pleins d'émotions où le sublime culmine de façon inattendue.


photographieA l'issue de son dernier voyage en août, il a réalisé "Hotel Georgia" sujet en couleur où il témoigne de la détresse des 250 000 réfugiés d'Abkhazie et d'Ossétie qui résident depuis la fin des conflits en 1993-94 dans  des hôtels abandonnés, un peu partout à travers la Géorgie. Ils vivent dans le désœuvrement le plus total. Encore une fois, le regard de Grégoire est plein de respect, seules les jambes d'une vieille femme allongée sur un lit suffisent à faire comprendre qu'elle est invalide et qu'elle ne peut pas se lever. Il ne porte aucun jugement sur l'absurde de la guerre et ses conséquences inhumaines. Ces clichés dégagent presque une poésie, ce sont les petits détails qui trahissent l'horreur, les fissures des murs qui sont à l'image de celles de ses habitants. L'artiste témoigne d'une réalité difficile avec une grande sensibilité et une acuité sans faille. Sa fascination des pays de l'Est dégage une capacité de l'être humain à humaniser des lieux qui sont plus qu'insalubres.


Laurence BAGOT

Infos pratiques

Exposition du 08 novembre au 22 décembre 2006
De Grégoire ELOY : WIZOWA Impressions d'Est
Confluences 190 Boulevard de Charonne
75020  Paris
Tel. : 01 40 24 16 46
Site : http://www.confluences.net

Ressources web

Le site de Grégoire Eloy
http://www.gregoireeloy.com


Pour en savoir plus sur l'auteur de cette rubrique :

Chronique par Laurence Bagot
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Au service de la photographie depuis 2001