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Fuji Finepix F200 EXR

Alors que beaucoup de fabricants continuent de privilégier la course aux pixels de leurs compacts, la firme FUJI a développé une autre approche de la qualité d'image, sans totalement renoncer à augmenter le nombre de pixels disponibles.

C'est bien connu de tous les spécialistes, à moins de posséder un reflex disposant d'une puissance de calcul et d'algorithmes sophistiqués, l'augmentation du nombre de pixels va de pair avec une augmentation du bruit et par conséquent également une diminution de la netteté. Les algorithmes de compacts ne savent pas tout faire. Donc en corrigeant le bruit, on induit automatiquement un lissage des bord ou des aplats, voire une diminution de la netteté.
FUJI Films aurait-il donc trouvé la panacée? Peut-être ! En tout cas cette nouvelle solution mérite qu'on s'y attarde un peu et qu'on examine cette technologie d'un peu plus près.

Donc avant de vous faire part des résultat de mes tests et mes appréciations de ce nouvel appareil proposé par FUJIFILM, le Finepix F 200 EXR , il me semble judicieux de vous expliquer d'abord ce que signifie cet EXR et ensuite vous présenter la technologie qui se cache derrière ce petit bijou d'appareil que je verrai personnellement bien servir d'appareil d'appoint à mes reflex parfois un peu encombrants.

La course aux pixels, bien que susceptible d'apporter plus de finesse à une image, apporte également son lot de désagréments. Les ingénieurs de FujiFilm ont donc décidé d'aborder le problème différemment. Au lieu de complexifier la technologie, ils ont réfléchi au moyen de rendre la technologie intelligente. Pas au point de supplanter le cerveau du photographe mais tout de même, c'est une autre conception de la création d'image. Chaque photo a besoin, selon les circonstances ou les intentions du créateur (le photographe), de répondre à des critères particuliers, en quantité de lumière, en qualité de détails, les deux à la fois ou parfois même n'a besoin que de valeurs moindres dans certains critères et plus dans d'autres. Bref, chaque image a ses exigences propres. Et chaque image n'a pas forcément besoin d'un détail extrême partout. D'autant plus qu'à l'heure actuelle, les imprimantes les plus perfectionnées comme les plus courantes travaillent en 300 ppp et savent interpoler les informations qui leur manquent pour supprimer les effets de pixels. Partant de ces considérations, les chercheurs de Fujifilm ont développé un capteur et des logiciels propres à s'adapter soit automatiquement soit à la demande du photographe aux situations qui se présentent.

photographieC'est là qu'est né le concept EXR. Il combine les trois principales exigences du monde de l'image: La haute résolution, la sensibilité et la gamme dynamique la plus étendue possible (L'oeil humain distingue en moyenne une dynamique de 1'000:1 à 10'000:1 (à l'extrême même 100'000'000:1) alors qu'un appareil photo permet de l'ordre de 10:1 à 25:1 au maximum). Ce concept passe donc également par une révolution du capteur. Fuji a mis au point un capteur à 12 Mpix qui peut sembler se joindre à la course aux pixels. Mais sa conception est différente. Au lieu d'avoir un seul capteur par couleur, ce sont deux capteurs de même couleurs (et même plus pour les verts) disposés en diagonale qui vont équiper le CCD. Une fois la capture optimisée, il ne restait plus qu'à développer le logiciel capable de reconnaître les situations et adapter la capture au besoins du moment. Ainsi, lorsqu'une image nécessite moins de détails mais plus de sensibilité, une partie des capteurs peut être attribuée à la perception de la lumière uniquement, les autres se chargeant de l'image. Cela donne une image avec moins de pixels disponibles mais elle est plus claire et sans bruits parasites.


photographieLe petit compact Finepix F200 EXR, équipé de ce nouveau capteur et de ce concept EXR a désormais la capacité de réaliser lui-même dans quelle situation photographique il se trouve et prend ses dispositions pour une prise de vue optimalisée. photographieIl met ainsi à disposition du photographe des possibilités automatiques ou sur commande, en plus des traditionnels programmes qu'offrent touts les compacts modernes. Et le résultat surprend dans le sens le plus positif du terme. photographieOn a en main, un appareil capable de nous proposer de faire des images en donnant la priorité à la plus haute résolution (lorsqu'on veut des détails parfait sous un excellent éclairage), ou à la plus haute sensibilité (faible éclairage, détails moins importants)  ou encore à la plage dynamique la plus étendue (présentant tous les détails tant dans les zones sombres que dans les zones claires. 


Après toutes ces explications, il est temps de voir comment se comporte effectivement cet appareil.

A la prise en main, il a un petit air sympa, discret, aux formes arrondies agréables et tenant bien en main, les éléments de commande sont bien disposés et facile d'accès, leur manipulation aisée. photographiephotographieSeul le bouton de mise en marche nécessite un peu de précision mais on peut aussi faire le faire démarrer en appuyant sur le bouton de visualisation des images.

Au dos de l'appareil, une molette de sélection permet de définir les programmes de travail. On y retrouve la fonction EXR qui comporte les 4 variantes de paramètres évoqués dans la description technique. Sous le terme « mode de prise de vues, on peut ainsi choisir entre le mode tout EXR ou automatique et les trois autres modes spécifiques du système: HR avec priorité à la résolution, SN avec priorité à la sensibilité élevée et une résolution moins élevée garantissant un bruit moindre et DR donnant la priorité à la plage la plus dynamique possible. La molette comporte bien évidemment tous les autres programmes qu'on est en droit d'attendre d'un compact, du mode programmes (automatique ou paramétrable) en passant par le mode nature, avec ou sans flash, le mode portraits, le mode M ou P ainsi que, bien évidemment, le mode vidéo. En dessous de cette molette, on trouve un bouton de visualisation des images ainsi qu'un bouton de fonction qui permet d'affiner les différents réglages. Une pastille ronde en dessous fait également office de boutons avec une fonction spécifique à chacun des 4 points cardinaux. Le bouton central est celui qui active les différents menu et sert de OK selon les cas. Pour terminer, deux petits boutons, en bas, un dédié à l'affichage et au retour arrière (au cas où on se serait trompé dans notre navigation parmi les menus) et une touche qui active le système anti-yeux rouges. Une particularité nous ramène aux films argentiques (réminiscence du passé ou clin d'oeil aux nostalgiques). Fuji a prévu dans le fonctionnement hors EXR, caractérisé par un petit appareil de photo rouge sur la molette de sélection, un mode simulant les caractéristiques spécifiques de ses films argentiques. Il est ainsi possible de photographier en mode standard Provia, doux Velvia, noir et blanc et Sépia. Il faut avoir été utilisateur de ces types de films pour pouvoir comparer mais à première vue la différence entre les films Provia et Velvia est perceptible.

photographieParti dans le désert de Tunisie et à Djerba dans le but de tester cet appareil dans des conditions spécifiques, je dois dire que l'appareil m'a bluffé par ses capacités. photographieCertes, ce n'est pas un appareil reflex professionnel mais il a de bons arguments pour réaliser d'excellentes photos dans des conditions peu évidentes.  A l'usage j'ai remarqué certains faits qui ternissent un peu mon enthousiasme: Lorsque l'appareil fonctionne en mode EXR automatique, l'autofocus tourne en continu ce qui a tendance à rapidement décharger la batterie, pas très grosse il est vrai . La mise en veille automatique ne pouvant pas être descendue en dessous de deux minutes contribue également au déchargement rapide. Mais cette batterie tient tout de même près de 200 déclenchements si on prend soin de tourner la molette des programmes pour sortir de l'EXR (sans oublier d'y retourner avant la prise de vues) et si on prend garde à éteindre l'appareil au lieu de le laisser s'éteindre de lui-même. Personnellement, j'ai beaucoup aimé laisser l'appareil choisir le mode le plus approprié à ma place. photographieMais c'est comme préférer une fondue suisse au vacherin fribourgeois à une assiette de salade de fruits de mer, tout cela n'est qu'une question d'appréciation et de goûts personnels. Les différents modes disponibles valent vraiment la peine de les présélectionner avant chaque genre de prises de vues en jugeant personnellement du mode le mieux adapté. Les résultats sont réellement à la hauteur des attentes.

Un dernier mot sur la vidéo et le système gérant le bougé. En mode haute qualité, 640x480, dans une salle éclairée sans trop de lumière, je suis arrivé à filmer avec mon appareil tenu à bout de bras sans que les mouvements de l'appareil ne soient perceptibles sur le film: remarquable. C'est là qu'il faut préciser que l'appareil dispose d'un double stabilisateur. Chapeau bas !
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Vu le prix annoncé pour cet appareil, il devrait rapidement faire sa place sur le marché des compacts perfectionnés et, vu sa petite taille et son aspect discret, facilement trouver place dans bien des poches de reporters au titre d'appareil de secours.

A celui qui me demandera conseil en la matière, je le recommanderai fort probablement face à des concurrents de grandes marques plus cotés, affichant plus de pixels et des prix certainement plus élevés mais aux performances tout à fait comparables.

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Test et article réalisés par Rémy Pilliard
Images d'auteur ou fournies par FujiFilm

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